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graisse, les contes libidineux, toute la friperie obscène que l’école de Mendès et d’Armand Silvestre mirent, peu après, en si grande vogue. Maris trompés, vierges mises à mal, nonnes amoureuses, couvents où les filles de Loth semblent avoir prononcé leurs vœux, femmes succombant au prestige militaire, duègnes, petits abbés, pages et caméristes, le répertoire de l’« esprit gaulois », cet esprit si malpropre, nauséabond et fastidieux, brillait, au grand complet, dans les ouvrages de la dame. Ajoutez un piment de luxure à la Huysmans, le goût des messes noires, l’amalgame de mysticisme et de dévergondage, sans compter les lubriques images et les couvertures scabreuses. Aucun élément de succès ne lui manqua. Le plaisant, c’est que, débobinant tout le long du jour ces malpropretés, Marc de Montifaud mena l’existence d’une matrone romaine. Dans une chronique de ses meilleures, Monselet représentait la jeune écrivain s’interrompant d’annoter le Portier des Chartreux pour écumer ses confitures ou allaiter son petit dernier.

Les romanciers n’ont qu’une saison. Marc