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des airs penchés, une grâce élégiaque de blonde romantique. Dans le monde spécial, où son confrère Loti recrute des frèryves, on ne manquerait pas de lui infliger des surnoms tels que La Fleur fauchée ou la Môme cold-cream.

Un personnage de cette onction ne peut manquer d’offrir quelques dragées aux caporaux qui nous gouvernent. Hier, il sucrait, dans le Figaro, une tartine vermineuse à la louange des armées. Incroyable effet du pantalon rouge sur les vieilles lymphatiques ; Vogüé peuple deux colonnes et demie avec tant d’aisance qu’il continuerait jusqu’au lendemain si les nécessités du tirage n’enrayaient sa faconde.

Il a une parole émue, un verbe enthousiaste, un « continuez » pour chaque nègre de l’État-Major. Les officiers, dit-il, sont « astreints à des travaux savants ». Il entend par là, sans doute, les patenôtres de Boisdeffre, les revues d’astiquage, les tables tournantes du Paty de Clam, les mensonges de Pellieux et l’espionnage teuton d’Estherazy.

« La règle de ces moines » qu’il admire, avec « le public de Coppée », autre bonnet à poil flanqué de palmes vertes, l’attendrit jusqu’aux rognons. De fait, cette règle qui comprend la vie de café, l’alcoolisme, le bac-