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S’il boite, c’est à la façon de La Vallière :
Et le dernier morceau, gloire d’un tel cerveau,
Son billet est si beau que l’on dirait du veau.






Page 75 : Candidats à l’immortalité.


« Les poètes, disait Rivarol, sont pour la plupart comme les rossignols : ils ont reçu leur cerveau en gosier. »

Ceux d’aujourd’hui, les poètes qui débitent le macaroni des rimes riches ou le fromage mou du vers libre ; les sexagénaires du Parnasse et les petits vieux du décadisme, n’ayant plus ni cerveau ni gosier, semblent avoir substitué à ces organes un moignon qui les remplace : de même le proboscide éléphantin joue, en même temps, la bouche et les dix doigts. C’est le goût de la réclame ; c’est la trompe de la renommée, une trompe qui jamais n’éprouva de salpyngite et où bavent sans relâche les plus éhontés nigauds.