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« cher confrère en Apollo » et me dédiait ainsi des livres :

« Au poète Jean Rameau, hommage de sympathie et d’estime artistique. »

J’aime autant, à vrai dire, qu’il m’accuse de ne pas être « joli, joli » et même de « monter en omnibus ».

M. Tailhade, si j’ai bonne mémoire, n’avait pas alors grand’chose de commun avec l’Antinoüs ; mais depuis, heureuse victime d’un beau geste, son visage s’est arrangé sans doute, et c’est ce qui lui donne le droit de nous écraser de sa plastique. Proclamons donc sa beauté de bonne grâce.

Une autre de ses amabilités consiste à me reprocher les écus que me vaudrait la récitation de mes épodes. Cette légende me flatte trop pour que je la détruise moi-même.

Remerciez, je vous prie, M. Tailhade de l’avoir accréditée et dites-lui que je reste

Son très reconnaissant
Jean Rameau.

En présence d’une protestation si courtoise et spirituelle, nous offrîmes des excuses au poète, spontanément.