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ODE V


Si en un lieu solitaire
Les ennuis me font retraire
Pour me plaindre tout seulet,
Si je cherche les montagnes,
Ou des plus vertes campagnes
Le murmurant ruisselet;

Lors ces choses tant secrètes,
Bien qu'aux autres soient muettes,
Me voyant en tel émoi,
Toutes d'un chant pitoyable
Mais, hélas ! peu secourable,
Gémissent aveque moi.

En quelque part que je tourne,
Toujours le deuil y séjourne;
Le cours même du ruisseau
S'enfle aux pleurs de ma complainte;
Sa fleur tombante à ma plainte
Y pleure maint arbrisseau.