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V.
Je suis d’amour la divine,
Qui les arts de Celestine
Amplifie tous les jours,
Et celuy qui le Dieu blesse,
Comme ne grande Deesse
M’inuoque pour leur secours
T.
Je puis par mon eloquence
Mettre l’esprit en vaillance,
Et les armes manier :
Je puis amollir les roches,
Poulces trottent en ma poche
Ainsi que rats de grenier.
V.
Brave en l’amoureuse guerre,
De moy-mesme je m’enferre,
Et de disposte façon,
De mes amours homicide,
Je fais perdre selle & bride,
Estriers, sangle, & arçon.
T.
Et moy lors que l’entre en couple,
Mon mouvement est si souple
Qu’il fait feu comme un fusil,
Surpassant l’are qu’on decoche :
Mais moy & mon petit coche,
Ne pesons qu’un grain de mil.
V.
Je romps poictral & croupiere,
Tant j’ay la croupe legere,
Et le mouvement soudain :
Mais portent rase la teste,