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Passant outre, nous viendrons aux Centons, qui sont vers pelle-mesle amassez, avec curiosité, d’un certain excellent Poëte. Comme entre les Grecs de ce divin Poëte Homere, des vers duquel Eudoxia, Poëtrice Chrestienne, a colligé un beau poème, nouvellement mis en lumiere par Henry Estienne, & entre les Latins, Virgile. Qui sont entassez de sorte, que combien qu’ils soient colligez de cent un, si viennent ils à propos. Ausone, la curiosité duquel (quoy que dient plusieurs) est laborieuse & admirable, a fait ainsi un Centon nuptial, qui commence,

Accipite hæc animis, latásque advertite mentes
Ambo animis, ambo insignes præstantibus armis.

Æn. 5.

Ambo florentes, genus inseparabile bello.

Aen. 4.

Túque prior, nam te majoribus ire per altum.

Aen. 6.

Auspicijs manifesta fides, & c.

Aen. 2.

Proba Falconia, excellente Poëtrice Chrestienne, a basty de ceste façon, des seuls vers de Virgile un Opuscule, qui comprend le vieil & nouveau Testament, que je desirois estre de nouveau imprimé pour sa beauté, n’en ayant point veu sinon de l’impression d’un vieil penard de Paris, qui n’a jamais rien imprimé qui ne soit incorrect, s’il estoit en vie, je luy ferois faire son procez. Le vers de ceste saincte femme commence :

Iam dudum temerasse duces, &c.