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Il y a d’autres vers, qu’on appelle Croissans, desquels le premier mot est de monosyllabe ; le second dissyllabe, & ainsi consequemment, comme cestuy d’Homere :

Ω μάκαρ ατρείδκ μοιρκγένες όλζόδαιμον.

Ce vers Latin est de Virgile.

Ex quibus insignis pulcherrima Deiopetá.

Et ces autres suivants, vulgaires entre les Allemans :

Si cupis ornari virtutibus Heliodore.

Et ce suyvant.

Dux tarmas proprius coniungerat auxiliares.

Ausone de ceste façon, ou autre incertain autheur, a composé ces vers suivans, que Scaliger appelle Raporticos,

Spes Deus æternæ stationis conciliator
Si castis precibus veniales invigilamus,
His pater oratis placabilis adstipulare.

Et ces petits François.

La grandeur Latine
Se perdit soy-mesme,
Et France ruine
Son bon-heur extreme.

En voicy d’autres qui sont Decroissans, c’est à dire, qui d’un quadrisyllabe & trissyllabe reviennent à un monosyllabe, comme en Latin,

Vectigalibus armamenta referre jubet Rex.

Et en François.

Mignonne plusieurs fois
Tres-heureux l’autre mois, &c,

Car il est trivial, & y en a cinquante semblables en mes Jeunesses joyeuses. Mais ce suivant verset Decroissant est admirable, combien qu’il soit vulgaire :