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Les anciens ont appellé Anadiplosis, quand la fin d’un vers se repete au cominencement de l’autre : Les François les ont surnommez Rymes enchainées. Comme,

Pour dire vray au temps qui court,
Cours est un perilleux passage,
Passage n’est qui va en Cour,
Cour est son bien & advantage :
Avant aage y faut le courage,
Rage est la paix, pleurs ses soulas,
Las ! c’est un tres piteux mesnage,
Nage autre part pour tes esbats.

Pour l’exemple des Latins tu en as dans Ausone de fort belles & heureuses façons, comme entre les Monosyllabes :

Res hominum fragilis alit, & regit & premit fors,
Fors dubia æternumque labans quam blanda fovet spes,
Spes nullo finita ævo, cui terminas est mors,
Mors avida inferna mergii calligine quam nox,
Nox obitura vicem remeaverit aurea cùm lux,
Lux dono concessa Deum, cui prævius est sol,
Solcui nec furto Veneris lotet armipotens Mars,
Mars nullo de patre satus quem Tressa colit gens,
Gens infræna virum quibus in scelus omne ruit fas,
Fas hominum mactare sacris ferus iste loci mos.
Mos ferus audacis populi quem nulla tenet lex,
Lex naturali quem condidit imperio jus,
Jus genitumpietate hominum, jus certa Dei mens,
Mens quæ cælesti sensu rigat emeritum cor.
Cor vegetum, mundi instar habens, animæ vigor ac vis,
Vis tamen hæc nulla est, verum est jocus & nihil res