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Vien donc, mon cœur, cœur je te tiens
Plus cher que non pas tous les biens,
Que tous les biens qui sont cy bas
Dont prés de toy je ne fay cas,
Vien donc vers moy & vers moy prens
Le fruit, le miel de nos beaux ans,
Puis que le temps nous rit si bien,
Ne le preds point, mais prens le bien,
Qui nous est nay, ne t’en fuis, mais
En ce grand lieu tiens nous & fais
Qu’un si beau per onc sous les cieux
Ne se fit voir que de nous deux.

Les Latins n’ont point fait de ces fortes de vers, mais en recompense ; ils en ont fait tous finissans par Monosyllabes, qui ont bonne grace. Tu en as dedans ce gentil Poëte Bourdelois en sa Technopegnie Monosyllabique, comme de membris, Dijs, cibis historiis : avec ses interrogations, & autres. De tous lesquels j’ay seulement choisi cest exemple,

Indicat in pueris septenia prima novus dens,
Pubentes annos robustior anticipat vox,
Invicta & ventis & solidus est hominum frons,
Et durum nervi cum viscere consociantes,
Palpitat irrequies vegetum teres atque cadens cor.

Et ce qui s’ensuit, que tu pourras amplement voir dans l’autheur.

En cest Hymne de saint Jean, au premier couplet, toutes les Notes de Musique font comprises, tant au commencement de vers, que hemistiche :

UT queant laxisREsonare fibris
MiragestorumFAmuli tuorum,
SO Lue polluriLAbys reatum, cum