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sont les livres de ces tiltres ? Je ne me suis non plus affecté à rechercher curieusement les authoritez de beaucoup d’autheurs & moins de ces abstrus & loups garoux ; comme font les Docteurs d’Espagne, d’Italie, & du Comté de Bourgongne, qui negligent le beau texte des Pandectes, pour alleguer en une page vingt ou trente des plus enfumez Docteurs de leurs estudes. Encor que pour ce regard, je ne seray gueres aggreable à nos mordernes, qui pour le moindre axiome qui se presente, debagoulent dix ou douze authoritez, & les jurisconsultes, pour une vulgaire reigle de Droict, sept ou huict Loix, comme chiens courant, tesmoin l’epistre que j’enteray cy-apres d’un estudiant à son Pere : Car je me contente d’une bonne & solide raison, je la troque, & ne me soucie point par qui elle soit alleguee : À cette occasion, je n’ay point fait quelquefois de difficulté d’alleguer une bonne commere, si elle a parlé bien à propos, comme Mere Pinetté Tente Choppine, Dame Jacquette, Caquillon, la Sage femme qui racoultre le pucelage & autres : À l’exempie du divin Socrates, peres des Philosophes, qui disoit n’avoir point de honte d’estre enseigné par une vieille. Or il suffira pour cette heure. Car je voy bien que tu t’ennuyes d’un si long Prologue, aussi fay je bien moy, de plus avant contester. Adieu donc, si tu le merites, & te contente de ce salut : Car c’est la vraye priere que tu pourrois faire pour toy-mesme, comme dit le Philosophe Appollonius dans Philostrate.

À tous Accords.