De la toile d’Amour où se loge mon ame :
Les palmes de vos mains sont les sacrez autels,
Où les Vestales font chastes feux immortels.
Où mon cœur enlacé endure mille peines,
Vous portez les lassets dedans vos blonds cheveux
Où je suis prisonnier, & sortir je n’en veux.
Semblent les monuments des astres & planetes :
Diane fretillant y avez surmonté,
Cytheree en maintien, Junon en majesté.
Adresse vostre voix d’une telle harmonie
Que mon Luth est muet quand vous avez chanté,
Et moy plein de souspirs je me pasme enchanté.
Desirant vous former de toutes parts heureuse,
Fit choix de vostre esprit entre les beaux esprits,
De vos perfections multipliant le pris.
De vostre noble cœur cherchera l’alliance,
Qu’on passe en Arabie & és Indes encor,
On ne verra jamais un si riche thresor.
Sy vous estes par trop à vos amans rebelle,
Les Dieux vous ont predit, par un certain destin,
Pour amant & mary quelque sot & badin.