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Antithese.

1

Qui le nombre infini de laideur & disgrace

Dont nature a soüille vostre odieuse face
Animé d’un desdain tascheroit despriser
Les gouttes de la mer sembleroit espuiser.

2
Quand le soleil esclaire, & monstre sa lumiere,

Alors vous paroissez des laides la premiere,
Vous ne devriez jamais ouvrir vos vilains yeux,
Pleins de fureur, tous ronds, bordez & chassieux,

3
Vos levres sont de fiel, & pleines de crevasses,

Et quand voulez baiser, font les mesmes grimaces
Sauf toutesfois l’honneur de la Chrestienté,
Que le cul d’un cheval quand il a fienté.

4
D’un vieil saumon pourry avez la bouche pleine,

Comme charongne on sent puante vostre haleine,
Et quand vous souspirez, ce sont des rots espais,
Qui de leur grave odeur rendent lair tout punais.

5
Le rasteau de vos dents est crasseux & jaunastre,

Vostre sein est terny comme une charcuastre,
sur vos tetins flestris les chicherons tous noirs
Representent les bouts de deux vieux entonnoirs.

6
Sous les os de vos yeux vostre jouau se serre

Pasle, maigre, saly, deffait, & plain de terre :
Vostre gros nez bitord biaise à contre fil
L’anse d’un chauderon que fait vostre sourcil.

7
Je compare vos doigts à des compositoires,