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Ceste badine aussi qu’il nomme sa Cassandre,
C’est un large feßier, c’est une couve cendre,
Laide d’un sot maintien, digne d’un tel mary.
Elle dit toutesfois qu’un chacun la caresse,
Et cependant la croit, qui creve ded etresse,
N’a-il pas bien raison d’en faire le marry ?

Ce suivant m’a esté donné par un vergalant de Valence, qui l’avoir fait sur une sienne tante : par ce qu’elle se vouloit remarier à un Capitaine, n’agueres hostelier, auquel elle avoit ja faict une donation, en faveur d’entre lassi-jambon, au desadvantage de ses heritiers ab intestat.

Une vieille guenón desja demy pourrie.
Qui n’a plus que trois dents : au reste, les deux yeux
Comme une ruche à miel, cirez & chassieux,
Qui tousjours de son nez distile une roupie.
Un visage ridë la face cramoisie,
Un front demy pelé, la teste sans cheveux
Elle se marche encor, & d’un port orgueilleux
Ose bien sottement faire encor la jolie.
Mais las ! qui n’en riroit ? il y a bien plus fort,
Depuis un peu de temps que son mary est mort,
Elle a haussé d’estat pour se monstrer plus belle.
Pour le regard de qui ? d’un gros vilain porcher,
Tellement que l’on dit, quand on la void marcher.
Vilaine dessous drap, par dessus Damoiselle.

Cét autre est sur un petit Pimpreneau :

Mais d’où vient cét orgueil : on ne void par la ville
Un plus rogue vilain, qui contreface mieux
Depuis un peu de temps, le brave & glorieux,
Que ce petit camard, mary de la camille.
Il vit superbement encor mieux il s’habille