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Ceux qui voudront lire liront,
Et qui voudra lire lira.

Le vray son d’un tabour, qui bat Colin tampon à l’effroy, est ainsi bien exprimé par les voix d’une populace, qui faisoit tout estourdiement estonnée, barrer les ruës avec les chaisnes. L’on m’a dit qu’il y en avoit une chanson mise en Musique, mais je ne l’ay pas veuë.

Qu’enttend-on, que ne les tend-on,
Qu’attend-en, que ne les tend-en.

Et ce suyvant est gentil aussi :

Tu as tort, tort tu as.
Vous avez tort, tort avez,
Ils ont tort, tort ils ont,
Ils auront tort, tort ils auront.

On equivoque par là plaisamment sur tortua, tortillon, tortillorum : mot bien fascheux à supporter à une bossuë.

Je te pourrois trouver infinis bons Sonnets dans nos Poëtes François, esquels y a de riches Descriptions : mais, pource qu’ils sont jà imprimez, je t’ayme mieux bailler ces cinq de ma façon, comme une viande nouvelle, Le premier est d’un piaffeur, nommé Robert le Vinaigrier, aliàs Seigneur Rambert.

Ce grand Renegue-dieu, qui d’un pas desdaigneux
Talonne le pavé, indigne comme il pense,
De servir de soustien à la rogue cadence,
Que fait le mouvement de son corps orgueilleux.
Ce puissant Taille bras, qui d’un regard hideux,
D’un sourcil refrongné porte la contenance
De dompter un Caesar, & qui a la vaillance
Sinon dedans le bras, pour le moins peinte aux yeux ?
Ce chapeau de travers, ceste longue moustache,
Qui par les cabarets, jeux de paumes s’attache