Page:Tabourot - Les Bigarrures et Touches du seigneur des Accords - 1640.djvu/276

Cette page n’a pas encore été corrigée

Qu’un grand vautour poursuivoit à outrance
Plus fort que luy d’ongles & puissance,
Qui çà, qui là, par le ciel batoit,
Tournoit, viroit, suyvoit & tourmentoit.

Autre part,

L’eau sous la pouppe aboyant fait un bruit.

Diriez vous pas proprement que vous entendez une eau pressee d’un gros navire ?

Et encore ceste cy d’une nef qu’on remuë sur terre,

Les grands vaisseaux coulassant en avant
Sur le rouleau qui craquetant se vire
D’un dos lissé du fray de la navre :
Ces artisans ayant le fer au poing,
L’ail sur le bois, & en l’esprit le soing,
Tous à l’ennuy formilloient sur l’arene,
Icy l’un fait le fons d’une cárene,
L’autre le prou, l’autre la poupe joint,
D’un art subtil l’ais à l’ais-bien à point
L’autre tirant le chanvre à toute force,
Plis dessus plis, entorse sur entorse,
Menant la main ores haut, ores bas,
Tord le cordage, & l’autre pend au mas.

Item.

Tel esguillon leur versa dedans l’ame
Une fureur, une ardeur, une flame
De liberté de vaincre & de s’armer,
Et d’emporter Ilion par la mer.

Au second livre ceste cy d’une tempeste, est tres-belle,

Tandis les vents avoient gaigné la mer,
Flot dessus flot la faisoient escumer,
La renversant du fond jusques au feste,