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PRÉFACE DU SEIGNEUR,
des Accords.


ENcor que ce soit une façon ordinaire presque à tous ceux qui exposent quelque œuvre en lumière, de choisir un certain personnage, à fin de luy dedier, & soubs sa faveur, comme ils dient, marcher plus hardiment en public : Ou d’addresser quelque advertissement au Lecteur, qu’ils amadoüent d’infinis Épithetes flatereaux, le priant qu’il reçoive gracieusement & d’un bon œil, les matières selon qu’elles sont par eux traictées, avec excuse que s’il y a quelques fautes, elles sont surue à cause de la grandeur & difficulté de subject par eux traicté, ou bien par inadvertance : Et qu’il y en ait d’autres plus tendres de cerveau, qui previennent avec injures & menaces, ceux qui voudroient reprendre leurs escrits : Ou tien se bastissent par imagination, de vaines raisons qu’on leur peut, ce leur semble, objecter ? & puis les ayans rabatues, selon leurs fantasies, chantent eux mesmes le triomphe de leur victoire, Estimans comme ils se persuadent, que l’authorité des premiers empeschera que on les ose attaquer, que les lecteurs, ainsi emmillez de leurs flateries, excuseront leurs fautes, & que, intimidez de leurs grosses menaces, ils craindront de les offenser. Je n’ay voulu toutesfois estre imitateur de telles façons de faire, que