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DE L’ÉCHO

CHAP. XVI.


TU dois entendre qu’Écho, selon les fictions Poëtiques, estoit une Nymphe, amante de Narcissus, l’excellant en beauté : Laquelle nonobstant qu’elle fut desdaignee, si est-ce qu’endurcie en son mal heur, encore elle ayma cét orgueilleux, jusques au dernier souspir : & en fin, à force de crier, elle devint une voix, par la misericorde des Dieux, qui la transformerent en ceste façon : De sorte que sa voix accompagna jusques à la mort, ce miserable qui mourut de l’amour de soy-mesme : La fable est amplement descrite par Ovide, en ses Métamorphoses. Les Philosophes, specialement Aristote en ses Problesmes, tiennent que ce n’est qu’une repercussion d’air, qui se fait à cause de quelque rocher, concavitez, voutes ou grottes champestres, qui retiennent la voix, & la gardent d’eschapper, mais la renvoyent d’où elle vient : & n’estiment pas plusieurs que l’Echo puisse exceder sept syllabes. Tesmoin Lucrece.

Sex extiam ac septem vidi loca reddere voces.

Et mesmes entre les antiques on remarque deux lieux par excellence, où l’Echo estoit heptasyllabique sçavoir le portique Olympien, qui fut à ceste occasion surnommé Hetaphones : & l’autre, les Tours de la ville