Page:Tabourot - Les Bigarrures et Touches du seigneur des Accords - 1640.djvu/213

Cette page n’a pas encore été corrigée

n l’air haut eslevez les Esperviers ; Vautours, & Aigles, avec les lunetes, allant à la chasse fort souvent : mais en recompense, il lisoit mettant la lettre aupres du nez, encor n’y pouvoit il voir goutte, comme tesmoigne Lucas Gauricus in schematibus celestibus. Qui m’a fait resouvenir d’un bon Curé, qui ne peut lire és grosses lettres des livres d’Eglise sans lunettes, & neantmoins voit fort bien és plus petits dez qu’on sçauroit choisir, & ne le pourroit-on abuser.

Or retournant à nos moutons, je t’advertiray que de la seconde façon je n’en ay point veu de plus anciens, que les Epitaphes des quatre derniers Ducs de Bourgongne. Premierement de Philippes le Hardy,

aVdaCes Mors CæCa neCat :

Prenez les lettres numerales, vous aurez l’an de sa mort, qui est 1405.

Celuy de Jean sans peur.

toLLe toLLe CrVcifige eVM sI VIs.

Qui est l’an 1419.

Du bon Duc Philippes,

CeCIdIt IbI LVCerna PrInCIpVM.

Qui est l’an 1466.

D’autres ont mis,

eCCe obsCVratVs est soL prInCIpVM :

Qui est l’an 1476.

De Charles le terrible,

NoCte RegVM sVCCVbVIt CaroLVs :

L’autheur de la Nanceide luy bastit ainsi cest Hexametre forcé, & avec peu de sens :

CaroLVs hIC IanI qVInta sIs VInCo RematVM,

L’annee de la bataille de Graves, en laquelle les rebelles Gantois furent desfaits par ledit bon Duc Philippes le 24. Juillet 1453. est ainsi exprimé, par ce vieil vers numeral.