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Maistre Jean Chinfreneau, voyant une sienne amie, qui s’estoit mignardement fait portraire, avec une coiffure de lassis, & un ouvrage de mesme entre ses mains, luy dit qu’elle s’estoit fait peindre avec du lacif & qu’elle devoit plustost se faire peindre, comme sa voisine retinee, qui avoit pour contenance en sa main, le bout de sa ceincture ou demiceinct, qu’on appelle vulgairement le pucelage.

Pour signifiance, dit un bon compagnon, que jamais ne l’avoit porte autrement de sa souvenance. Le conte est vulgaire de celuy qui disoit qu’il ne falloit que deux points pour faire taire une femme, equivoquant sur deux poings. Mais je croy qu’il n’y a ny points, ny raisons qui en puissent donner une, si elle l’a mis dedans sa teste, tesmoin celle qui ne desista jamais d’appeller son mary pouïlleux. Et combien qu’en fin, pour la master, il la plongeast en l’eau, jusques par dessus la teste, si levoit elle encore les bras, & avec les ongles de ces poulces, qu’elle cracquoit l’un contre l’autre, l’appeloit encor, par demonstration, poüilleux, Comme recite le veridique Pogius.

Ce suyvant, pour avoir l’ouye dure fit un plaisant Equivoque en plaidant, Car ainsi qu’on luy souffloit par derriere, une ordonnance du roy Philippe le Bel, par luy obmise, qui estoit decisive de sa cause, il alla alleguer, à la risee d’un chacun, l’ordonnance du roy Philibert. Croyez que c’estoit un grand Historien François.

Je viendray donc maintenant à en rapporter quelques uns, qui se peuvent faire en lisant quelque escriture. Comme advint à l’Apothicaire de Tante Pissepin, lequel lisant la recepte que luy avoit donnee un medecin, pour purger sa melancholie, en ces mots, R. Manip,