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mier President, qu’il luy pleust en faire faire lecture. Avint que ce Conseiller rapporta ce procez assez fidellement, horsmis ceste H. Lors le President luy dit, Voyons la cotte H. Dont le Rapporteur tout estonné & surpris songeant à ce qu’il vouloit dire, pour s’excuser jetta un grand souspir par forme d’interjection Latine, Ah. À quoy le President, avant qu’il eust commencé son excuse, luy dit, Je voy bien que c’est, vous pensez à la langue Grecque : non est enim aspirationis nota apud Græcos.

Ces quatre suyvans sont imprimez par Henry Estienne, en son Apologie d’Herodote, mais pour leur naïsve grace bis repetita placebunt.

Un Ambassadeur Allemant envoyé au Pape, par un Prince d’Allemaigne, prenant congé de sa saincteté, le Pape luy dit en Latin ; Vous direz à vostre Maistre, nostre tres-cher fils, que je me recommande à luy. À quoy cest Allemnant, contrefaisant paraventure l’impatient ; & feignant n’entendre le terme ordinaire du Pape, qui nous appelle tous ses enfans spirituels, il fit response, que son maistre n’estoit point fils de Prestre.

Celuy n’estoit pas si lettré, auquel on avoit donné une lettre pour porter à la Royne de Navarre, & luy avoit on dit, Baissez-là, avant que la luy presenter, Car de plain saut, estant en presence de la Royne, il l’alla baiser en la bouche & luy presenta apres ses lettres, telle quelles sortoient de sa main.

Une mere voyant que la fille ne remercioit point son fiancé, quand il beuvoit à elle, luy remonstra qu’elle n’estoit pas honneste : & luy dit, Dites, une autresfois, Je l’ayme de vous, grosse beste. Or la fille pensant