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DE CABOUL.

Le seul plaisir de Dourkhaunée, dans les longs intervalles qui s’écouloient entre les visites de son amant, étoit de se retirer dans son jardin, et d’y cultiver deux fleurs ; l’une portoit le nom d’Audam, l’autre son nom à elle-même. Le jour de la catastrophe, elle observa que la fleur d’Audam se flétrissoit tout à coup ; elle n’étoit pas encore revenue de sa surprisé lorsque son époux se présenta à ses yeux, tenant à la main une épée qu’il lui dit être teinte du sang d’Audam.

Cette épreuve fut fatale à Dourkhaunée ; l’horreur et le désespoir la saisirent ; elle tomba morte sur la place. On rapporta ce fatal événement à Audam, qui respiroit encore. Instruit de ce nouveau malheur, il prononça le nom de sa maîtresse et rendit le dernier soupir.