Page:Tableau du royaume de Caboul et de ses dépendances dans la Perse, la Tartarie et l'Inde - Tome 1.pdf/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
DU ROYAUME

Un amant entreprenant obtient sa maîtresse sans le consentement de ses père et mère, s’il trouve moyen de lui couper une boucle de cheveux, d’enlever son voile, ou de l’envelopper d’une couverture en la proclamant sa fiancée. Comme ces privautés ne peuvent avoir lieu sans le consentement de la fille, elle seroit déshonorée à jamais si le mariage ne s’ensuivoit pas. Au reste, le futur n’est pas dispensé par là de payer une certaine dot.

L’enlèvement d’une jeune fille est considéré comme un outrage envers la famille, comparable à celui qui résulteroit d’un meurtre. On met la même ardeur à s’en venger ; mais la possession de la jeune fille est irrévocablement acquise. Les amans se réfugient sur le territoire de quelque autre tribu ; ils