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DE CABOUL

qu’un qu’un près de moi me donna le bonjour. En me retournant j’aperçus un vieillard vêtu comme un journalier, et qui paroissoit occupé à travailler à la terre : c’étoit le saint en question ; les autres personnes étoient des seigneurs qui se tenoient à une certaine distance par respect ; il y avoit parmi elles un jeune homme, frère de la reine, et fils d’un ancien visir. Le saint nous fit asseoir sur des mottes de terre qu’on venoit de retourner, et parla de toutes sortes de choses, excepté de religion. Il s’exprimoit avec volubilité, sans affecter les airs d’un béat : la seule chose où il mit de l’affectation, ce furent ses regrets de n’avoir rien à nous offrir, et la proposition d’envoyer chercher à l’auberge de quoi nous donner à diner.