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Royaume-Uni et la France conclurent à Munich, le 29 septembre 1938, un pacte avec l’Allemagne et l’Italie, lequel impliquait la cession du pays des Sudètes par la Tchécoslovaquie à l’Allemagne. La Tchécoslovaquie fut mise en demeure d’y acquiescer. Le 1er octobre 1938, les Forces allemandes occupaient le pays des Sudètes.

4. Le 15 mars 1939, contrairement aux stipulations du Pacte de Munich lui-même, les conspirateurs nazis parachevèrent la réalisation de leur plan jusqu’au bout, en saisissant et en occupant la plus grande partie du territoire de la Tchécoslovaquie qui n’avait pas été cédé à l’Allemagne par le Pacte de Munich.


4. Conception du plan d’attaque contre la Pologne : Préparation et déclenchement de la guerre d’agression
(mars 1939 - septembre 1939).

a) Grâce à la réussite de ces agressions, les conspirateurs avaient obtenu les ressources et les bases qu’ils avaient ardemment convoitées et se trouvaient en mesure d’entreprendre de nouvelles guerres d’agression. Après avoir donné au monde des assurances de leurs intentions pacifiques, un groupe influent des conspirateurs se réunit le 23 mai 1939 pour examiner la réalisation ultérieure de leur plan. Ils passèrent en revue la situation et notèrent que les « six années qui venaient de s’écouler avaient été bien employées et que toutes les mesures avaient été prises dans l’ordre convenable et en conformité avec leur but ; que l’unité nationale politique des Allemands avait été, en substance, réalisée, mais qu’il était impossible d’obtenir de nouvelles réussites sans guerre et sans effusion de sang ». Ils décidèrent néanmoins d’attaquer d’abord la Pologne à la première occasion favorable. Ils admirent que les questions concernant Dantzig qui formaient l’objet des discussions avec la Pologne n’étaient point le vrai problème, mais qu’il s’agissait plutôt d’une expansion et d’une agression pour acquérir des vivres et du « Lebensraum ». Ils reconnurent que la Pologne se battrait si elle était attaquée et qu’il ne fallait pas s’attendre à une répétition des succès nazis remportés sans guerre contre la Tchécoslovaquie. En conséquence, le problème consistait à isoler la Pologne et à prévenir, si possible, un conflit simultané avec les Puissances occidentales. Néanmoins, les conspirateurs tombèrent d’accord sur le fait que l’Angleterre était hostile à leurs aspirations, qu’une guerre avec l’Angleterre et son alliée la France en résulterait fatalement et que, par conséquent, tout effort dans cette guerre devrait viser à écraser l’Angleterre par un « Blitzkrieg ». Il fut décidé de préparer immédiatement des plans détaillés pour une attaque contre la Pologne à exécuter à la première occasion favorable, et ensuite, pour une