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IV

MAL-FONDÉ DU JUGEMENT
À L’ÉGARD DE L’ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL ET DE L’OKW.


Le Jugement réfute à tort l’accusation d’activité criminelle portée contre l’État-Major général et le Haut Commandement des Forces armées allemandes (OKW).

Cette réfutation se trouve en contradiction avec la situation véritable et avec l’ensemble des preuves présentées au cours du Procès.

Il n’est pas douteux que le Commandement des Forces armées de l’Allemagne fasciste, aux côtés de l’organisation du Parti et des SS ait été un instrument essentiel de la préparation et de la réalisation des plans d’agression et des plans anti-humanitaires. Les hitlériens l’ont nettement reconnu et souligné eux-mêmes dans leurs publications officielles à l’usage des officiers de l’Armée. Dans la publication du Parti intitulée La politique et l’officier du IIIe Reich, il était dit ouvertement que le régime fasciste était soutenu et dominé par deux piliers : le Parti et l’Armée. Ils sont l’expression d’une même philosophie de la vie. « Les tâches du Parti et de l’Armée sont indissolublement unies et ressortissent à une responsabilité commune … elles dépendent de leur succès ou de leur insuccès réciproque. » (Document PS-4060, USA-928.)

Ce lien organique entre l’appareil du Parti et des SS d’une part, et les Forces armées fascistes d’autre part, était particulièrement étroit à cet échelon élevé de la hiérarchie militaire que l’Acte d’accusation unit dans la notion d’organisation criminelle : l’État-Major général et l’OKW.

Le choix même des membres du Haut Commandement, dans l’Allemagne hitlérienne, était soumis au critère de la fidélité des officiers au régime et à la bonne volonté avec laquelle ils unissaient la réalisation de l’agression à l’exécution des directives criminelles concernant le traitement des prisonniers de guerre et celui des populations pacifiques des territoires occupés.

Les chefs des Forces armées allemandes n’étaient donc plus de simples officiers, parvenus à un certain échelon de la hiérarchie militaire. Ils constituaient, avant tout, un groupe étanche auquel on confiait les plans les plus secrets du Gouvernement hitlérien. Les preuves présentées au Tribunal montrent bien que les chefs militaires ont pleinement mérité cette confiance, et qu’ils étaient les partisans convaincus et les réalisateurs zélés des plans de Hitler.

Ce n’est pas par hasard que le Haut Commandement des Forces aériennes avait à sa tête Göring, « l’homme no 2 » du Reich fasciste,