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sonnel fut arrêté et deux de ses secrétaires dont celui qui avait participé à la préparation du discours qu’il avait prononcé à Marbourg, furent assassinés. Von Papen fut relâché le 3 juillet 1934.

Malgré l’assassinat de ses collaborateurs, von Papen accepta le 26 juillet 1934, au lendemain de l’assassinat de Dolfuss, le poste de ministre en Autriche. Sa nomination lui fut communiquée par une lettre dans laquelle Hitler lui donnait mission de faire en sorte que les relations entre les deux pays suivent « un cours normal » et l’assurait de sa « confiance entière et sans réserve ». Comme ministre en Autriche, von Papen déploya tous ses efforts pour renforcer la situation du parti nazi autrichien et pour faciliter l’Anschluss. Au début de l’année 1935, il assista à une réunion tenue à Berlin, au cours de laquelle fut fixée la politique consistant à éviter tout ce qui pourrait donner l’impression d’une intervention allemande dans les affaires intérieures autrichiennes. Cependant, il fit envoyer deux cent mille mark par mois aux « nationaux-socialistes persécutés en Autriche ». Le 17 mai 1935, il communiqua à Hitler les résultats d’un entretien qu’il avait eu avec le capitaine Léopold, chef des nazis autrichiens, et il insista auprès de Hitler pour que ce dernier fît une déclaration reconnaissant l’indépendance nationale de l’Autriche. Von Papen prévoyait que cette déclaration pourrait aider à la formation d’une coalition contre Starhemberg entre les chrétiens sociaux de Schuschnigg et les nazis autrichiens. Le 21 juillet 1935, il fit connaître à Hitler qu’à son avis la réunion de l’Autriche à l’Allemagne ne pourrait pas être opérée par une pression venant de l’extérieur, mais seulement par la force du mouvement national-socialiste. Il proposa que le parti nazi autrichien changeât son caractère de parti centralisé dans le Reich et devînt un centre de ralliement pour toutes les personnes de race allemande.

Dans différentes circonstances, von Papen prit part à des démonstrations politiques nazies, appuya l’action de la propagande, envoya des comptes rendus détaillés de l’activité du parti nazi et fit des rapports réguliers concernant les installations militaires autrichiennes. Sa politique vis-à-vis de l’Autriche eut pour conséquence l’accord du 11 juillet 1936, qui restaurait, en apparence, les relations entre ce pays et l’Allemagne sous une « forme normale et amicale », mais qui était suivi d’un appendice secret prévoyant l’amnistie pour les nazis autrichiens, la suppression de la censure pour leurs publications, la reprise de l’activité politique de leur parti et la nomination d’hommes favorables aux nazis dans le Cabinet Schuschnigg.

Après la signature de cet accord, von Papen offrit sa démission, mais celle-ci ne fut pas acceptée. Il continua par la suite à exercer une pression permanente sur le Gouvernement autrichien afin d’obtenir que des nazis soient appelés au sein du Cabinet