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quatre dernières années a fait part des syndromes de sa maladie : ils montrent qu’il s’imaginait être empoisonné et qu’il vivait également sous l’obsession d’autres idées analogues.

C’est en partie à cause de l’insuccès de sa mission que les manifestations anormales se multiplièrent et le conduisirent à des tentatives de suicide. Il présente en outre des tendances hystériques marquées se manifestant par des symptômes variés, en particulier par de l’amnésie qui dura de novembre 1943 à juin 1944 et résista à toute tentative de guérison.

Les symptômes d’amnésie peuvent disparaître avec les circonstances.

La deuxième période d’amnésie débuta en février 1945 et persiste encore actuellement.

3. À l’heure actuelle, il n’est pas dément au sens strict du terme. Son amnésie ne l’empêche pas de saisir parfaitement ce qui se passe autour de lui, mais elle entrave son aptitude à conduire sa défense et à comprendre les détails du passé qui pourraient apparaître comme données de fait.

4. Afin d’éclaircir ce point, les médecins-experts recommandent que lui soit faite une narco-analyse et qu’au cas où le Tribunal déciderait de le faire comparaître devant lui, le problème soit ultérieurement reconsidéré du point de vue psychiatrique.

Les conclusions auxquelles sont arrivés le 14 novembre les médecins de la Délégation britannique : Lord Moran, le Dr T. Rees et le Dr G. Riddoch ainsi que les médecins de la Délégation soviétique : les professeurs Krasnushkin, Sepp et Kurshakov, ont été également, le 15 novembre, celles du représentant de la Délégation française, le professeur Jean Delay.

Après l’examen de l’accusé Hess, qui eut lieu le 15 novembre 1945, les soussignés, professeurs Krasnushkin, Sepp et Kurshakov, experts de la Délégation soviétique, et professeur Jean Delay, expert de la Délégation française, se sont mis d’accord sur la déclaration suivante :

L’accusé Hess a catégoriquement refusé de se soumettre à une narco-analyse, et à tout traitement tendant à la guérison de son amnésie. Il a déclaré qu’il ne serait disposé à le faire qu’à la fin du Procès. L’attitude de l’accusé Hess rend impossible l’emploi des