Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/527

Cette page n’a pas encore été corrigée

Scène II


Ochus, Darius, Statira, Amestris, Oropaste, Barsine.

OCHUS, à Amestris.

C’est en vain qu’en ce lâche il reconnoît mon sang,
Sa révolte pour lui n’a rien qui m’épouvante ;
Plus je l’en vois aimé, plus ma haine s’augmente,
Et sa tête au besoin envoyée aux Mutins
Nous en saura bientôt soumettre les destins.

AMESTRIS

Seigneur, craignez aussi que cette violence
D’un Peuple trop ému n’aigrisse l’insolence,
Et qu’à venger son Prince…

OCHUS

Ah, dis un Imposteur,
Dis des droits qu’il nous vante un lâche Usurpateur.
Ce n’est point Darius, vous l’alliez trop connoître.
Qu’on l’amène.

 
Oropaste sort.

STATIRA

Seigneur, il faut punir un Traître,
Mais ce Peuple est toujours à craindre en sa fureur
Si vous le punissez sans le tirer d’erreur.
D’un grand nom usurpé montrez-lui la surprise,
Qu’il aime Darius en vain dans Mégabise,
Et qu’en son zèle enfin par sa fourbe abusé
Il soutient contre vous un Prince supposé.

OCHUS

Et qui le convaincra d’une erreur volontaire
Que tant de Factieux lui font tenir si chère ?