Scène IX
Enfin le Ciel pour nous s’est daigné déclarer.
L’Univers aujourd’hui commence à respirer,
Sa liberté renaît et par la mort d’un homme
Vous vous êtes montrés dignes enfants de Rome.
Si d’un titre si beau nous pouvons nous flatter,
Le choix d’un Empereur nous le fait mériter.
C’est par là seulement que notre gloire brille ;
Vous vous en crûtes Femme, et vous en êtes Fille.
Aime à voir Pertinax à l’Empire élevé ;
Tous secondant un choix qu’il refusoit de croire…
Nous savons qu’à vous seuls nous devons cette gloire,
La vertu d’un Amant qu’elle avoit su choisir.
Si son cœur de mes vœux eut peine à se défendre,
Quand elle touche au Trône, oserois-je y prétendre ?
Ce cœur vous devant tout, c’est outrager ma foi
Que craindre une grandeur que vous quittiez pour moi.
Et votre amour du mien doit flatter sa constance,
S’il peut dans mon devoir en trouver l’assurance.
Ô glorieux arrêt qui remplit mon espoir !