Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/452

Cette page n’a pas encore été corrigée

Scène IX

MARCIA
,
HELVIE
,
LAETUS
,
ÉLECTUS
,
FLAVIAN
,
JULIE
,
LUCIE

MARCIA

Enfin le Ciel pour nous s’est daigné déclarer.
L’Univers aujourd’hui commence à respirer,
Sa liberté renaît et par la mort d’un homme
Vous vous êtes montrés dignes enfants de Rome.

ÉLECTUS

Si d’un titre si beau nous pouvons nous flatter,
Le choix d’un Empereur nous le fait mériter.
C’est par là seulement que notre gloire brille ;
Vous vous en crûtes Femme, et vous en êtes Fille.

L’État par
FLAVIAN
heureusement sauvé

Aime à voir Pertinax à l’Empire élevé ;
Tous secondant un choix qu’il refusoit de croire…

MARCIA

Nous savons qu’à vous seuls nous devons cette gloire,

Et ma sœur dans
LAETUS
admire avec plaisir

La vertu d’un Amant qu’elle avoit su choisir.

LAETUS

Si son cœur de mes vœux eut peine à se défendre,
Quand elle touche au Trône, oserois-je y prétendre ?

HELVIE

Ce cœur vous devant tout, c’est outrager ma foi
Que craindre une grandeur que vous quittiez pour moi.
Et votre amour du mien doit flatter sa constance,
S’il peut dans mon devoir en trouver l’assurance.

LAETUS

Ô glorieux arrêt qui remplit mon espoir !

ÉLECTUS
, à
MARCIA