Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/436

Cette page n’a pas encore été corrigée
MARCIA

Le secret d’une flamme et si noble et si pure
Par un soupçon trop prompt m’a fait vous faire injure,
Mais j’ose croire aussi que des Dieux secondés
Mes soins lui rendront plus que vous n’en attendez.

HELVIE

Puisque je suis réduite à ne la pouvoir taire,
Pour la justifier je vais trouver mon Père,
Quoi que tant de vertu sur elle ait su régner,

Que
LAETUS
hautement m’y peut accompagner.

Vous pouvez cependant pour plus forte assurance

D’
ÉLECTUS
qui paroît consulter la prudence.

Quoi que nous montre à craindre un sort injurieux,

Comme il connoît
COMMODE
, il en jugera mieux.

Scène V

I.
MARCIA
,
ÉLECTUS
,
LUCIE

MARCIA

As-tu vu l’Empereur,
ÉLECTUS
 ?
ÉLECTUS

Oui, Madame,
Il vient de me parler plein de trouble dans l’âme,
Et m’a pour votre hymen en tumulte ordonné
Tout ce que pour sa pompe on avoit destiné ;
Mais dans cet ordre même un fier transport le guide,

HELVIE

C’est ce que j’en ai su.

MARCIA

Je te l’avois bien dit,
Que je pourrois enfin regagner son esprit.
Quoi, tu l’as su permettre, et ton cœur en soupire ?

ÉLECTUS

Hélas ! M’en croirez-vous si j’ose vous le dire !