Le secret d’une flamme et si noble et si pure
Par un soupçon trop prompt m’a fait vous faire injure,
Mais j’ose croire aussi que des Dieux secondés
Mes soins lui rendront plus que vous n’en attendez.
Puisque je suis réduite à ne la pouvoir taire,
Pour la justifier je vais trouver mon Père,
Quoi que tant de vertu sur elle ait su régner,
Vous pouvez cependant pour plus forte assurance
Quoi que nous montre à craindre un sort injurieux,
Scène V
As-tu vu l’Empereur,
Oui, Madame,
Il vient de me parler plein de trouble dans l’âme,
Et m’a pour votre hymen en tumulte ordonné
Tout ce que pour sa pompe on avoit destiné ;
Mais dans cet ordre même un fier transport le guide,
C’est ce que j’en ai su.
Je te l’avois bien dit,
Que je pourrois enfin regagner son esprit.
Quoi, tu l’as su permettre, et ton cœur en soupire ?
Hélas ! M’en croirez-vous si j’ose vous le dire !