Scène V
Madame, car le Ciel à vos désirs propice
M’oblige à ce respect pour mon Impératrice,
Et je dois ajouter aux honneurs éclatants…
Ma sœur, n’affectons point d’importuns contretemps.
Quoi que vous présumiez de mes brigues secrètes,
Leur froideur vous sied mal en l’état où vous êtes.
Il offre à votre cœur un triomphe assez doux.
Au moins ce qui s’y passe est un secret pour vous.
Vous faites de son zèle un glorieux essai.
Si je lui dois beaucoup, je m’en acquitterai.
Ce sentiment est juste, il vous a bien servie.
Il l’a tâché peut-être aux dépens de sa vie.
Tant de charmants appas à nuls autres pareils
Auprès de l’Empereur appuyoient ses conseils ;
Avec de tels seconds il n’avoit rien à craindre.
S’il a brigué pour moi, vous en êtes à plaindre.