Scène V
Quoi, vous trouver ici lorsqu’au Temple on se presse ?
J’ai su me dispenser d’y suivre la Princesse,
Et des vœux criminels j’eus toujours trop horreur
Pour en faire jamais avecque l’Empereur.
Ah, Madame !
D’où vient que votre cœur soupire ?
Hélas ! Sans expirer pourrai-je vous le dire ?
L’Empereur…
C’est assez, quoi que vous ayez fait,
D’un hymen qui vous gêne il presse enfin l’effet ?
Oui, Madame, il le presse, et j’en crains la menace.
Dans cette extrémité conseillez-moi, de grâce ;
Mon cœur à ma raison ne s’ose confier.
Parlez, que dois-je ?
Obéir, m’oublier.
L’un et l’autre pour vous sans doute est nécessaire.
Suivez donc ce conseil, il est noble et sincère,
Et si j’ose douter, il vous doit être doux
De m’en pouvoir convaincre en le prenant pour vous.
Au moins de son effet l’avantage est insigne,
Il vous assure un Trône, et vous en êtes digne,
Et pour plus de vertus peut-être que les Dieux
N’ordonnèrent jamais un prix si glorieux.