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Et pour mieux relever l’éclat d’un si beau jour
Moi-même on m’y verra couronner mon amour.
Oui, je veux que l’hymen à cet amour propice
À Rome en même temps donne une Impératrice.
Déjà sur mes désirs prenant d’injustes droits

Je vois que
MARCIA
s’assure de mon choix,
Mais sans doute
ÉLECTUS
pour plaire à son envie,

À m’avoir trop pressé, ne l’a pas bien servie,
Et n’a fait qu’exposer à mon aversion
L’impatient orgueil de son ambition.
Vaine d’un bel espoir et de ma complaisance,
Elle ose comme lui m’étaler sa prudence,
Et je fais sur ma gloire un indigne attentat
Si je ne vais au Temple avec tout le Sénat.
Je cède, mais enfin je veux, quoi qu’elle fasse,
D’un conseil importun punir l’injuste audace,
Et que l’affront d’un Trône à ces vœux échappé
Me venge d’un pouvoir sur le mien usurpé.

LAETUS

Quoi qu’on ait fait, Seigneur, il est indubitable
Qu’ayant su vous déplaire on est toujours coupable ;
Mais Pertinax peut-être auroit dû mériter…

COMMODE

Non, Pertinax ici n’a rien à redouter.
En faveur de son sang j’ai toujours même envie,

Et lui fais part du Trône en couronnant
HELVIE

LAETUS

HELVIE
 ?
COMMODE

Oui, d’un beau feu mon cœur pour elle atteint
Déjà depuis longtemps soupire et se contraint.

L’amour de
MARCIA
trop puissant sur mon âme,

Sans cesse m’opposoit quelques restes de flamme,
Mais enfin aujourd’hui je le sens étouffé,

Et malgré cet obstacle
HELVIE
a triomphé.

Crois-tu qu’il soit une âme et plus haute et plus belle,
Plus digne de ce Trône où mon amour l’appelle,