Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/391

Cette page n’a pas encore été corrigée
LAETUS

Le regretter, Madame ! Ah, quoi qu’on entreprenne,
L’Empereur…

HELVIE

Le voici. Quel malheur nous l’amène ?
Je vous quitte ; aussi bien le désordre où je suis
Forceroit mon visage à trahir mes ennuis.

 

Scène IV

COMMODE
,
LAETUS
,
ÉLECTUS
,
FLAVIAN
, Suite de l’Empereur.
COMMODE

Quoi, Rome veut de moi cette indigne contrainte ?
J’en dois fuir le murmure, et respecter la plainte,
Et dans vos sentiments, c’est monter un cœur bas
Que de suivre un projet qu’elle n’approuve pas ?

ÉLECTUS

Seigneur, mon zèle ici les a laissé paroître
Avec tout le respect que je dois à mon Maître,
Et si Rome se plaint, ses murmures secrets
Ont pour but votre gloire, et non ses intérêts.
Dans un grand Empereur elle tient tout auguste,
Elle sait qu’il n’est rien qu’il n’ait pu rendre juste,
Et cent fois ses transports ont marqué dans nos yeux,
Pour votre heureux triomphe, et sa joie et ses voeux.
Mais elle souffre enfin sitôt qu’elle contemple
Le rebut de la terre enflé de votre exemple,
De vils Gladiateurs dans l’opprobre vieillis,
En oser hautement paroître enorgueillis,
Et sur ce que pour eux vous montrez d’indulgence,
De leur indigne audace appuyez l’insolence.
Jugez de son excès après un tel abus,
S’ils vous servent d’escorte au Temple de Janus,