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Dom Alvar

Hélas ! ma sœur, quelle injustice !
C’est donc ainsi qu’au port il faut que je périsse.
Ah, que ne suis-je mort, ou pourquoi l’a-t-on crû ?

Jacinte

Ce faux bruit en deux ans ne s’est que trop accru,
Aussi me destinant le grand bien qu’il possède,
Mon père sur ce bruit voulut quitter Tolède,
Espérant qu’à Madrid…

Dom Alvar

Ah, puisqu’il me croit mort,
Promettez-moi, ma sœur, de lui cacher mon sort ;
Car enfin si le Ciel s’obstine à me poursuivre,
Mon espoir étant mort je ne veux point revivre.
Adieu, vous seule ici me pouvez secourir,
Touchez pour moi Cassandre, ou me laissez mourir.