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droit de prétendre ; pour rien appréhender de ses industrieux mensonges, vous donnez matière à trop de glorieuses vérités, et il sera toujours plus difficile d’exprimer parfaitement tout ce que vous êtes, que de faire paroître avec adresse ce que les autres ne sont pas. Aussi, MADAME, n’ai-je pas la témérité de m’engager à une entreprise où les plus délicates plumes auroient peine à réussir, elle vous seroit trop injurieuse, et je croirois me rendre peu digne de la protection dont je prends la liberté de vous importuner pour ce poème que je vous présente. Vous avez toujours témoigné tant de bonté pour moi, que j’ose me promettre que vous ne la lui refuserez pas, et que vous souffrirez qu’en vous présentant, je prenne l’occasion de vous rendre de très humbles grâces, non seulement pour les faveurs que vous lui avez prodiguées, mais pour celles que vous avez répandues sur ceux de ma façon qui l’ont précédé. Comme les sentiments d’estime que vous en avez laissé paroître en ont fait tout le succès, il y auroit de l’ingratitude à ne pas confesser que je vous en dois toute la gloire, et que l’ambitieuse ardeur de les mériter a plus contribué à donner de nouvelles forces à mon foible génie, que n’auroient fait les soins assidus de l’étude la plus sérieuse. Cette obligation que je vous ai, me paroît trop pressante pour différer davantage l’aveu public que je vous en fais.

Daignez l’agréer pour reconnoissance d’une partie de ce que je tiens de vous ; et puisque je ne suis pas assez