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soif de gloire où vous m’avez enhardi. Ce n’est pas que je n’envoie ces ILLUSTRES ENNEMIS vous faire hommage jusques dans votre cabinet, qu’afin qu’ils reçoivent de vous à la lecture, ce qu’ils en ont déjà reçu durant le récit. Je n’ose douter que je n’obtienne aisément cette demande, puisque c’est vous demander seulement que vous soyez toujours vous-même. Je dois savoir que le faux éclat de la représentation n’a point encore eu le pouvoir de vous éblouir, et que comme parmi toute sa pompe, les véritables défauts de nos plus brillantes productions n’échappent jamais aux lumières pénétrantes de votre discernement, leurs véritables beautés ne perdent rien auprès de vous pour être dénuées de ce dehors fastueux dont les revêtent nos théâtres. Je ne parle point de tant d’autres belles qualités, qu’il semble que le Ciel se soit plu assembler en votre personne, il me suffit d’en admirer la merveilleuse union, et d’être assuré que l’on imputera plutôt mon silence à mon respect, qu’à la crainte de me faire soupçonner de ces déguisements artificieux, qui pour élever trop haut ceux que l’on entreprend de louer, les font souvent perdre de vue, et qui les cachent si bien sous les apparences trompeuses de quelques vertus empruntées, qu’il est presque impossible de les reconnoître. Ce genre de flatterie, dont la plus vaste ambition se laisse quelquefois chatouiller, n’aura jamais de part aux éloges que vous avez