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digne des grandes pensées de l’homme, qui seul a le pouvoir de l’embrasser. Reprenons-en donc la considération, afin d’en acquérir, s’il est possible, une juste idée ; nous examinerons ensuite celles des parties de cette considération qui nous concernent immédiatement, les avantages immenses que nous pouvons obtenir de leur étude, et l’application que nous pouvons faire des lumières que cette étude nous procurera pour diriger convenablement et utilement toutes nos actions.

« Pour l’homme qui observe et réfléchit, le spectacle de l’univers, animé par la nature, est sans doute très-imposant, propre à émouvoir, à frapper l’imagination, et à élever l’esprit à de grandes pensées. Tout ce qu’il aperçoit lui parait pénétré de mouvement, soit effectif, soit contenu par des forces en équilibre. De tous côtés il remarque, entre les corps, des actions réciproques et diverses, des réactions, des déplacemens, des agitations, des mutations de toutes les sortes, des altérations, des destructions, des formations nouvelles d’objets qui subissent à leur tour le sort d’autres semblables qui ont cessé d’exister, enfin, des reproductions constantes, mais assujetties aux influences des circonstances, qui en font varier les résultats ; en un mot, il voit les générations