Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/46

Cette page n’a pas encore été corrigée

lui qui, dans notre globe, a donné immédiatement, l’existence aux végétaux, aux animaux, ainsi qu’aux autres corps qui s’y trouvent.


Or, le pouvoir dont il s’agit, que nous avons tant de peine à reconnaître, quoiqu’il se manifeste partout ; ce pouvoir qui n’est certainement point un être de raison (ce dont nous ne saurions douter, puisque nous observons ses actes ; que nous le suivons dans ses opérations ; que nous voyons qu’il ne fait rien qu’avec du temps ; que nous remarquons qu’il est partout soumis à des lois, et que déjà nous sommes parvenus à connaître plusieurs de celles qui le régissent) ; ce pouvoir qui agit toujours de même dans les mêmes circonstances, et qui, sitôt que celles-ci viennent à changer, est obligé de varier ses actes ; ce pouvoir, en un mot, qui fait tant de choses et de si admirables, est précisément ce que nous nommons la NATURE.


Et c’est à cette puissance aveugle, partout limitée et assujettie, qui, quelque grande qu’elle soit, ne saurait faire autre chose que ce qu’elle fait ; qui n’existe, enfin, que par la volonté du suprême auteur de tout ce qui est ; c’est à cette puissance, dis-je, que nous attribuons une intention, un but, une détermination, dans ses actes !


Quelle plus forte preuve de notre ignorance absolue à l’égard