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chaque fois une idée nouvelle ; conséquemment on donne lieu  à la formation d'une nouvelle image qui s'imprime aussitôt dans l'organe. On a donc eu depuis long‑temps le sentiment de ce fait, puisque les mots imaginer et imagination ne sont pas nouveaux dans notre langue : Ainsi, l’imagination est cette faculté créatrice d'idées nouvelles, que l'organe de l'intelligence, à l'aide des pensées qu'il exécute, parvient à acquérir, lorsqu'il contient beaucoup d'idées, qu'il est exercé à les rendre présentes à l’esprit, et que celui‑ci, au lieu de chercher à en obtenir des conséquences ; les modifie arbitrairement pour en former de nouvelles à son gré.

Cette faculté plaît, en général, à l'esprit de l'homme, lui offre un refuge dans sa pensée, dans ses illusions même, lorsque les peines inséparables de la vie le tourmentent ou l'accablent, et amène les plus beaux produits lorsque ses actes sont dirigés par le goût et avec un discernement convenable. On l'a considérée mal à propos comme sans limites, parce qu'on ne l'a point approfondie, qu'on n'en a connu ni la nature, ni les moyens qu'elle est obligée d'employer et qui la bornent.

Les idées acquises par la voie de la sensation, ainsi que celles qui en proviennent, sont les