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toujours justes, toujours bien faites, toujours complètes. Or, l'observation nous apprend que toute action est susceptible de perfectionnement, et que ce perfectionnement s'acquiert non‑seulement par l'exercice, comme première condition, mais, en outre, à l'aide de moyens particuliers et de circonstances qui sont nécessaires pour l'accroître.

En effet, comme nos autres facultés, celle de juger s'accroît, s'étend et se perfectionne en nous, à mesure que nous l'exerçons davantage ; elle s'étend et se perfectionne surtout à mesure que, variant et multipliant nos idées, nous les rectifions successivement l'une par l'autre, ainsi que les jugemens qui nous les ont fait obtenir. Ceux‑ci acquièrent donc graduellement une rectitude d'autant plus grande, que nos idées et nos connaissances sont plus multipliées, plus diversifiées. Cette considération est très‑importante : elle trouve déjà des applications dans beaucoup de nos jugemens de faits ; mais c'est surtout pour ceux de nos jugemens qui emploient des idées complexes, qu'elle offre une application essentielle ; et tous nos raisonnemens sont dans ce cas.

Il résulte de cette vérité, partout constatée par l'observation, que, dans tout pays où la civilisation