Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/319

Cette page n’a pas encore été corrigée

intérieur met le fluide nerveux en action, et le dirige dans la partie de l'encéphale où les traits de cet objet sont imprimés ; ce fluide alors les traverse et en excite le rapport à l'esprit de l'individu ; ce qui y rend l'idée sensible, quoique d'une manière fort obscure. Telle est la faculté à laquelle nous avons donné le nom de mémoire.

Enfin, comme, pendant le sommeil, notre sentiment intérieur ne dirige plus les mouvemens du fluide nerveux, si quelque cause d'agitation met alors en mouvement ce fluide, à mesure qu'il traverse les traits imprimés de différentes de nos idées acquises, il en excite encore le rapport à notre pensée, mais d'une manière presque toujours désordonnée : telle est la cause de ce que nous appelons des songes ; et nous ne sommes pas les seuls êtres qui en éprouvions.

Si les idées ne se trouvaient point gravées dans notre organe, elles n'auraient aucune permanence hors de la présence des objets qui y ont donné lieu ; nous n'aurions point d'idées acquises ; dans l'absence des objets, nous serions privés de mémoire ; pendant un sommeil agité, nous ne formerions point de songes ; en un mot, dans la folie, ainsi que dans la durée d'un délire, des idées, se succédant sans ordre, ne nous agiteraient point,