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aucune chose qui les intéresse, si ce n’est ce qui sert directement à leurs besoins, à leur bien être. Ils voient tout le reste sans le remarquer, sans y fixer leur attention, et conséquemment n’en peuvent acquérir aucune idée.

Le dirai‑je ! que d’hommes aussi, pour qui presque tout ce que la nature présente à leurs sens, se trouve à peu près nul ou comme sans existence pour eux, parce qu’ils sont, à cet égard, sans attention, comme les animaux ! Que d’hommes qui, par suite du peu d’emploi qu’ils font de leurs facultés, bornant leur attention à un petit nombre d’objets qui les intéressent, n’exercent que très‑peu leur intelligence, ne varient presque point les sujets de leurs pensées, n’ont réellement qu’un petit nombre d’idées, et sont fortement assujettis au pouvoir de l’habitude !

Faut‑il donc s’étonner, maintenant, si l’échelle des divers degrés d’intelligence des individus de l’espèce humaine, quoique ces individus aient tous les mêmes organes et au même degré de composition, offre, entre ses limites, une étendue si considérable, dès que les facultés des organes sont partout en raison de l’emploi qu’on en fait, c’est‑à‑dire, selon que ces organes sont plus on moins exercés ! Dira‑t‑on que le cerveau de cet homme de peine, qui passe sa vie