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qui fassent naître des idées ; : et celles-là sont du premier ordre ou primaires, parce que ce sont elles qui ont donné lieu à la formation de toutes les autres.

J’étais donc fondé en raison, lorsque j’ai dit que, si toute idée provenait, au moins originairement, d’une sensation, toute sensation ne donnait pas nécessairement une idée, puisqu’il n’y a que les sensations remarquées qui soient dans ce cas.

Les animaux à mamelles (les mammifères) ont les mêmes sens que l’homme, et reçoivent, comme lui, des sensations de tout ce qui les affecte. Mais, comme ils ne s’arrêtent point à la plupart de ces sensations, qu’ils ne fixent point leur attention sur elles, et qu’ils ne remarquent que celles qui sont immédiatement relatives à leurs besoins habituels, ces animaux n’ont qu’un petit nombre d'idées, qui sont toujours à peu près les mêmes. Il faut des circonstances extraordinaires à leur égard pour les mettre dans le cas de varier leurs actions, et d’accroître un peu plus le nombre de leurs idées. Ainsi, à l’exception des objets qui intéressent leurs besoins ordinaires, tous les autres sont comme nuls pour ces animaux. La nature n’offre à leurs yeux aucune merveille, aucun objet de curiosité, en un mot,