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Dans tout pays où la civilisation existe, et surtout dans ceux où elle a fait de grands progrès, on observe constamment, parmi les hommes qui y habitent, une échelle de degrés à l’égard de l’intelligence des individus. Pour parvenir à trouver la raison de ce fait, il peut être utile de donner quelque attention aux considérations suivantes :

Dans la nature, les animaux, vivant dans l’état sauvage, sont indépendans ; et, dans toutes leurs espèces, les individus ont les mêmes facultés, et à peu près dans le même degré. Il n’y a entre eux, à cet égard, d’autres différences que celles qui tiennent à leur état physique, leur sexe, leur âge, leurs forces, leur état de santé, etc.

L’homme, sans doute, vécut primitivement dans l’état sauvage, puisqu’en certaines contrées, on le retrouve encore offrant quelques restes de cet état, dans sa manière de vivre. Probablement, lorsqu’il était entièrement dans ce même état, son intelligence très-bornée, comme ses besoins, ne présentait guère d’autres différences, dans les individus, que celles qui résultaient de l’état physique de chacun d’eux, de la force, de la vivacité, de l’énergie des uns, ou de la faiblesse et de l’indolence des autres.