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dront-elles, soit sans suite, soit en désordre, ainsi qu’on le remarque dans les songes ordinaires.

Enfin, qu'un objet ou une idée nous ait violemment émus, et même qu'une habitude particulière, à laquelle nous tenons fortement, attire presque continuellement notre pensée ; il peut en résulter un besoin d’agir assez grand pour propager son influence même jusque pendant notre sommeil. Alors nous agissons réellement, quoique non éveillés ; et, sans l’emploi des sens, l'instinct (le sentiment intérieur) dirige nos actions qui s’exécutent sans erreur. Ce fait, fort singulier, que rarement l'on a eu l'occasion d'observer, a donné lieu à ce que nous appelons le somnambulisme (non celui du magnétisme).

On a vu plus haut que j'admets un foyer particulier pour les pensées, un lieu où les idées viennent se réunir pour être rendes présentes à l'esprit ; et que je distingue ce foyer de celui des sensations, qui est véritablement placé ailleurs, quoique à une distance médiocre. Ces deux foyers, nécessairement séparés, communiquent l’un avec l’autre par une voie quelconque, et sont presque continuellement en relation. Le premier est le siège de ce qu’on nomme l'esprit, le lieu où se rassemblent les idées, où