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qui tiennent le pouvoir tendent toujours à l’accroître et à l’exercer arbitrairement, et s’efforcent de surmonter ou de détruire tout ce qui pourrait y mettre obstacle.

À l’égard du penchant qui nous fait rechercher le bien-être, tant physique que moral, et par suite fuir tout ce qui y est contraire, il nous est aussi donné par la nature, existe chez nous généralement, et concourt à notre conservation ou la favorise. En effet, non-seulement il entraîne la nécessité pour nous de fuir le mal-être, c’est-à-dire, d’éviter la souffrance, de quelque nature et dans quelque degré qu’elle soit, mais en outre il nous porte sans cesse à tâcher de nous procurer l’état opposé, en un mot, le bien-être.

Or, ce bien-être n’est pas l’état où l’on serait borné à n’éprouver aucune sorte de mal-être ; cet état même ne saurait exister pour l’homme, celui-ci ayant toujours quelque désir et par conséquent quelque besoin non satisfait. Mais le bien-être se fait constamment ressentir en lui chaque fois qu’il obtient une jouissance quelconque ; et certes, toute jouissance n’a lieu que lorsqu’on satisfait à un besoin de quelque nature qu’il soit. On sait assez que, selon le degré d’exaltation du sentiment qu’on éprouve alors, on obtient ce qu’on nomme, soit de la satisfaction, soit du plaisir.

Le véritable bien-être devrait se composer