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est le plus puissant de tous, et à la fois le plus général et le moins susceptible de s’altérer. Il ne saurait nuire en rien par lui-même, et ne peut au contraire qu’être utile. On sent que la nature devrait donner un pareil penchant à l’individu pour qu’il pût concourir lui-même à fournir la carrière comprise entre les limites de sa durée naturelle. Les autres penchans généraux semblent n’en être que des conséquences immédiates ; et la nature a dû les ajouter afin qu’ils puissent eux-mêmes servir à l’effectuation des besoins que le premier penchant dont il est question fait naître.

Quant au penchant à l’indépendance, c’est-à-dire, à celui qui donne à l’individu un amour ardent pour sa liberté, on sent que ce penchant le mettant plus à portée de choisir tout ce qui peut faciliter sa conservation et son bien-être, la nature a dû le donner généralement à tous les êtres sensibles, et le rendre plus éminent encore dans ceux qui sont intelligens, surtout dans l’homme. Ce même penchant, dans les individus qui tiennent le pouvoir, tend sans cesse à être exclusif, parce que ces individus croient jouir d’une liberté d’autant plus grande qu’ils réussissent davantage à comprimer celle des autres. Mais, dans ceux qui sont asservis, ses produits