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dont j’aime la senteur douillette ; et Mme Bol va hospitaliser la malle dans son grenier, vaste comme un grenier de campagne. Mes partitions de musique et mes livres seront expédiés en un petit colis séparé.


J’ai fait mes adieux aux voisins Rousset. Lucien, le gros petit tas rougeaud, m’a empoigné affectueusement la jambe gauche, tandis que le chien m’immobilisait de l’autre côté en agrippant ma jupe. Charlette m’a offert une poignée de pâquerettes et de pissenlits. L’inconscient Pierre Rousset m’a demandé si je comptais m’arrêter à Hambourg, que je ne connais pas, pour voir le Fischmarkt : « épatant… la vieille porte à tourelles du XIVe sur l’eau verte… avec les bateaux qui passent dessous… »

En retraversant la cour, j’ai vu que tous les voisins connaissaient déjà l’événement qui me rappelle en Norvège ; car le violoniste est venu me regarder avec intérêt par la fenêtre, et la femme de l’architecte est sortie de son église hongroise pour venir me dire un mot affectueux. (Hier encore, elle m’avait invitée à grimper sur son belvédère pour